Description
Avec le mouvement #MeToo (octobre 2017), des millions de femmes ont dénoncé le harcèlement et les violences qu’elles ont subies ou subissent. Face à ce mouvement planétaire, beaucoup d’hommes ont commencé à questionner avec sincérité leurs propres habitudes en matière de séduction ; d’autres ont préféré botter en touche (#NotAllMen) ; d’autres encore ont tenté d’inverser les responsabilités en accusant les femmes d’abuser de leur pouvoir. #MeToo a bouleversé les repères qui régissaient habituellement le désir et la sexualité : il a révélé la banalisation des abus et la chape de silence qui, en empêchant de nommer les choses, autorisait à ne pas les voir.
La porte d’entrée de notre spectacle est volontairement insolite : la poésie érotique de langue française. Comment expliquer, dans toutes les anthologies, la disproportion criante entre le nombre gigantesque de textes d’hommes et l’extrême rareté des textes écrits par des femmes, à travers les siècles, sur le sujet du désir et du plaisir ?
C’est en partant d’abord en quête des voix féminines dans ce corpus littéraire original, en particulier à l’époque de la Renaissance, que nous avons découvert l’ampleur des champs (religieux, politique, juridique, littéraire...) où les femmes se sont vues confisquer la parole, de l’Antiquité à nos jours. Très vite, nous avons donc délaissé la sphère étroite de la poésie érotique pour nous intéresser plus largement à la construction de la silenciation des femmes.
Que ce soit au XIVème ou au XIXème siècle, les manuels d’éducation des filles convergent sur trois obligations majeures : discrétion, humilité, obéissance. À les en croire, la femme idéale EST silencieuse. Elle ne parle pas trop haut, ne rit pas à gorge déployée, ne brigue pas les postes publics, ne cherche pas à devenir célèbre, travaille à ne jamais attirer l’attention.
Héritiers de cette histoire, nous nous sommes associés - une femme et un homme - pour raconter théâtralement cette quête littéraire, et les textes oubliés qu’elle nous a permis de mettre au jour.
Attention : le spectacle se prête à une réflexion familiale, mais pas avant 16 ans.
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Sur la poésie érotique de la Renaissance, Nicolas Raccah révèle l'histoire violente d'un silence imposé. Une pièce de théâtre qui bouleverse et mobilise.
Sur la poésie érotique de la Renaissance, Nicolas Raccah révèle l'histoire violente d'un silence imposé. Une pièce de théâtre qui bouleverse et mobilise.